ENRICO L'ANDALOU

 

 

Documentaire d' Anaïs Prosaïc

Ecrit par Nidam Abdi

Coproduit par Arte France et La Compagnie Panoptique

Durée : 52 mn

Année : 2000

1ère diffusion : 24 mars 2001 sur Arte


Dans ce documentaire, Enrico l’Andalou accompagne Gaston Ghrenassia, alias Enrico Macias, dans son retour au Malouf et l'hommage qu'il rend à son maitre, Cheikh Raymond Leyris, qui l'a initié à cette musique citadine traditionnelle, l'a introduit dans son orchestre comme guitariste et plus tard, lui a donné la main de sa fille, Suzy..
À la mort de “Tonton Raymond”, le malouf reste orphelin. Enrico attendra plus de vingt ans avant de revenir à cette tradition de chants arabes.

Dans ce documentaire entraînant, Anaïs Prosaïc et Nidam Abdi mélangent avec brio des archives de concert (notamment Enrico à l’Olympia en 1985), des entretiens avec Taoufik Bestandji (dont le grand-père fut le maître de Cheikh Raymond) et des images de leur tournée avec l’Ensemble Foundouk. L’interview du chanteur constantinois dans sa maison tropézienne, est le fil narratif du documentaire. Enrico raconte, avec sa chaleur généreuse et légendaire, ses souvenirs d’adolescent, d’exil, ses débuts dans la chanson populaire française. Il explique l’étonnant pouvoir de rassemblement de la musique “malouf” qui, à la fois savante et populaire, transcende la religion et les nationalités.


On suit le cheminement des Bestandji, des Leyris et des Ghrenassia, trois familles de musiciens musulmans et juifs originaires de Constantine, que la violente histoire franco-algérienne a fait éclater.
Aujourd’hui, leurs enfants cherchent à rétablir la cohérence d’une “algérianité” qui se définit par la langue maternelle et la culture ancestrale au-delà de l’appartenance religieuse. A travers l’itinéraire d’Enrico Macias, devenu à l’indépendance de l’Algérie le plus célèbre chanteur oriental, ce film reconstitue les fragments d’une vie. Adolescence baignée dans le milieu musical andalou constantinois, violente rupture avec la ville des origines pour l’exil dans une France inconnue, rencontre avec les artistes maghrébins de Paris, et enfin, débuts d’une carrière de star de la chanson populaire française. Enrico fait revivre aussi une légende du Maalouf Constantinois, son maître et beau-père Cheikh Raymond Leyris dont l’assassinat en juin 1961 a entraîné l’exode massif des juifs de l’Est algérien vers la France. Il aura fallu presque 40 ans de deuil, avant qu’Enrico Macias ne redevienne Gaston Ghrenassia, à l’image de l’adolescent virtuose de la guitare andalouse qu’il était dans l’orchestre de Cheikh Raymond. Ironie de ce destin Constantinois fait de fractures, les retrouvailles d’Enrico avec la musique de ses ancêtres ne pouvaient se faire sans l’apport du chanteur musicien Taoufik Bestandji, dont le grand-père fut le maître de feu Cheikh Raymond. Ainsi, à travers trois familles, ce documentaire permet d’accéder au monde complexe de la musique araboandalouse. Enrico, citoyen français par l’exil et algérien par ses racines, et Taoufik enfant de l’Algérie indépendante, éclairent cet étrange cousinage qui unit les peuples de la Méditerranée. Dans ce retour aux s o u rces du Maalouf constantinois, l’Algérie apparaît non plus comme un pays brisé aux communautés antagonistes, mais comme une palette musicale nuancée en fonction des villes, des régions, des écoles, des styles, et des générations.

 

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24.08.2011 20:11